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522. (1855) Préface des Chants modernes pp. 1-39

Notre maître, le plus cher et le plus grand de tous, Victor Hugo, est en exil ; Lamartine, couronné d’épines, blessé au flanc, crucifié, écrit de longues histoires et se voit condamné à la littérature forcée ; Auguste Barbier se tait depuis qu’il a poussé, dans les ïambes, le cri sublime qui ne s’éteindra pas ; Alfred de Vigny ne parle plus qu’à de rares intervalles et comme attristé de faire entendre sa voix pure au milieu des coassements qui montent de tous côtés ; Balzac est mort après une agonie terrible. […] Un jour, les sciences occultes devinrent forcément les sciences naturelles ; l’alchimie se transforma toute seule et s’appela la chimie, et les fils des hermétiques ont découvert les grandes formules ; ils cherchaient la pierre philosophale et l’élixir de longue vie ; qu’ils soient en paix, ils les ont trouvés. […] Ses efforts qui ne se reposent jamais, ses créations incessamment fécondes, ses tâtonnements, ses longues méditations, ses rivalités, ses chutes même sont dignes d’avoir leur histoire. […] J’ai connu un homme qui, plus que personne, a appartenu à cette école ; pendant ses longues années de surnumérariat et d’apprentissage, pendant qu’il écrivait je ne sais combien de romans et de poésies qui jamais ne verront le jour, pendant qu’il lisait les maîtres de tous pays, pendant qu’il voyageait et qu’il allait demander à la nature les effluves fécondants qu’elle réserve à ceux qui veulent communier avec elle, il avait cru qu’il suffisait de posséder la Forme pour avoir le droit de parler à ses contemporains. […] Avant de terminer cette trop longue préface, je me résumerai en peu de mots.

523. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — II. (Suite.) » pp. 463-478

Ramond, secrétaire du prince et son confident, ne put manquer d’être initié à la connaissance de cette longue et tortueuse négociation. […] La science désormais le rappelait ; il avait à réparer envers ses chères montagnes et envers la nature des absences trop longues, à renouer d’austères et attrayants travaux trop longtemps interrompus. […] Jefferson fit deux voyages en ces années, l’un de sept semaines en Angleterre (mars-avril 1786), l’autre, plus long, dans le midi de la France et dans le nord de l’Italie (mars-juin 1787).

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