Il serait bon de revenir de temps en temps sur les diverses époques littéraires, même celles qui ont été déjà très explorées et qui sont censées les mieux connues, pour y constater les changements introduits par le cours des études, pour enregistrer les acquisitions réelles, et faire justice des prétentions peu fondées. […] Cependant le voilà créé à tout hasard et introduit, bon gré mal gré, dans l’histoire littéraire. […] Hauréau, après M. de Clinchamp, l’a loué, lui a consacré un bon article, dans son Histoire littéraire du Maine ; et un érudit savoisien, M. […] L’historien littéraire qui n’a point de parti pris et qui tient sa fenêtre ouverte, est toujours prêt à jouir de ce qui s’offre de bien et à profiter du bénéfice des investigations nouvelles. […] Il y a une loi, je le répète, pour ces sortes de réhabilitations ; les multiplier à tout propos et hors de mesure, ce n’est pas enrichir l’histoire littéraire, c’est l’encombrer.
— La réponse à ces diverses questions tient peut-être à des considérations littéraires plus générales qu’on ne croit. […] Sérieusement, la plaie littéraire de ce temps, la ruine de l’ancien bon goût (en attendant le nouveau), c’est que tout le monde écrit et a la prétention d’écrire autant et mieux que personne. […] » Mais, comme critique littéraire, il en faut tirer encore certains mots qui s’ajouteraient bien au chapitre des Ouvrages de l’Esprit de La Bruyère, et dont quelques-uns vont droit à nos travers d’aujourd’hui : « Pour bien écrire, il faut une facilité naturelle et une difficulté acquise. » « Il est des mots amis de la mémoire ; ce sont ceux-là qu’il faut employer. […] « L’ordre littéraire et poétique tient à la succession naturelle et libre des mouvements ; il faut qu’il y ait entre les parties d’un ouvrage de l’harmonie et des rapports, que tout s’y tienne et que rien ne soit cloué. » Maintenant, dans la plupart des ouvrages, les parties ne se tiennent guère ; en revanche (je parle des meilleurs), ce ne sont que clous martelés et rivés, à tête d’or. […] Joubert un article de moi au tome 1er des Causeries du Lundi, et l’ouvrage intitulé : Chateaubriand et son Groupe littéraire… ; il revient presque à chaque page.)