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46. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Première partie. Plan général de l’histoire d’une littérature — Chapitre IV. Moyens de déterminer les limites d’une période littéraire » pp. 19-25

Il s’ensuit, en d’autres termes, que l’évolution littéraire de la France se divise en grandes périodes, qui se subdivisent à leur tour en périodes de plus en plus petites. […] Cette réserve faite, il est assez aisé de découvrir, presque du premier coup d’œil, trois grandes périodes dans notre histoire littéraire. […] Ainsi l’on peut bien dater le commencement de notre ère classique du moment où Du Bellay et Ronsard entrent en jeunes conquérants dans la carrière littéraire. […] L’histoire politique a d’ailleurs frayé la voie à l’histoire littéraire ; elle a reconnu et vulgarisé, depuis longtemps déjà, ces larges divisions de l’évolution nationale et même européenne. […] D’abord les changements littéraires et les changements politiques, quoique liés entre eux de façon étroite, sont souvent loin de se produire ensemble.

47. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Notre critique et la leur »

Ce sont des recueils littéraires dont on peut apprécier diversement les mérites ; mais la critique est-elle entrée pour quelque chose dans le but de leur institution ? […] … S’élèvent-ils, dans leur jugement des choses littéraires, au-dessus des impressions plus ou moins piquantes de quelque individualité qui chante son air comme sur un théâtre, et qui s’en va, en faisant gros dos, quand l’air est chanté ? […] Eh bien, dans cette spécialité des journaux qu’on appelle le compte rendu littéraire, le mal est plus grand qu’au feuilleton même ! […] nous portons tous plus ou moins la chaîne de quelque indigne camaraderie ; mais nous devons savoir la briser lorsque nous prétendons à l’honneur de rendre la justice littéraire. […] Nous n’ignorons pas que toute critique littéraire, pour être digne de ce nom, doit traverser l’œuvre et aller jusqu’à l’homme.

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