/ 3085
691. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVIIe entretien. Littérature latine. Horace (1re partie) » pp. 337-410

Il a vécu pour son plaisir, il a écrit pour son plaisir ; lisons-le pour notre plaisir ; c’est l’homme de l’agrément. […] Lisez dans les odes et dans les satires d’Horace lui-même le témoignage touchant de ces soins paternels. […] Horace était l’homme d’esprit par excellence ; il traitait Virgile en dieu des vers quand il le lisait ; il le traitait en grand enfant quand il causait avec lui ; leur amitié était cimentée par ces contrastes mêmes dans leur caractère. […] Lisez cette fable dans Horace et lisez-la dans La Fontaine ; vous verrez la différence de concision et d’expression des deux langues, la latine ou la gauloise. […] D’ailleurs on éprouve en secret un certain plaisir à leur pardonner ce qu’on ne peut approuver en eux ; l’indulgence n’est pas seulement une vertu, c’est un plaisir ; c’est ce plaisir qu’on éprouve à lire et à aimer Horace comme à lire et à aimer ce grand enfant très vicieux qu’on appelle chez nous La Fontaine.

692. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIe entretien. L’Imitation de Jésus-Christ » pp. 97-176

J’en ai lu ce matin avec édification et avec délices certaines pages que la sagesse profane ne dépassera jamais en vérité et n’égalera jamais en onction. […] Écrivez, lisez, chantez, gémissez, gardez le silence, priez, souffrez courageusement les adversités ; la vie éternelle mérite bien tout cela et des combats encore plus grands. […] Souvent j’éprouve un grand ennui à force de lire et d’entendre ; en vous est tout ce que je désire, tout ce que je veux. […] Ils auraient lu alors et étudié avec fruit. […] Qui ne s’aime mieux après avoir lu cette onction divine qui découle de toutes ces lignes ?

/ 3085