Dans cet essai de critique, j’ai dû remonter aux sources et lire la plume à la main les publications parues de l’an III à l’an XII (romans, poèmes, pièces de théâtre, ouvrages de philosophie, revues, journaux). […] « Plus la révolution s’éloigne de nous, écrivait la Décade (20 floréal an V) et plus les destinées de la France nous paraissent s’éclairer », lisez : moins nous tremblons pour notre tête et notre bourse. […] On peuplait, lors de la publication d’Atala, le Jardin des Plantes de Paris d’animaux sauvages importés d’Égypte et enlevés de la Hollande : ils excitaient la curiosité des Parisiens, qui couraient en foule les contempler, les observer et qui lisaient avec avidité les détails fournis par les journaux sur leurs mœurs, leur attachement aux gardiens. […] On lisait Shakespeare, on admirait Young et Thompson et on adorait l’Ossian de Macpherson, on le reproduisait en vers, en prose, romans et tragédies. […] Sainte-Beuve possédait l’exemplaire annoté de la main de l’auteur ; comme il manque mille occasions d’exercer sa malice habituelle, en exposant les faiblesses du héros, il est à présumer qu’il l’avait lu très inattentivement.
D’abord, il s’agit de savoir lire et non de ne pas lire entre les lignes : qui pourrait s’y résoudre ? […] Il sait l’histoire ; il a tout lu. […] Il n’avait pas lu René. […] Et il ne sait pas lire, le malheureux ! […] vous avez lu ?