… Dans de telles circonstances, qui sont les circonstances présentes, les grandes ou fortes œuvres tarissent et les petits livres abondent, les petits livres qui sont aux œuvres dignes de ce nom ce que le tableau de genre est aux grandes toiles ; les petits livres qui ne demandent que des facultés secondaires et qui dispensent de tout ce qui est difficile : la profondeur dans l’inspiration, la combinaison, l’ordre, la distribution de la lumière dans le fourmillement des détails, l’étoffe de l’ensemble enfin ; les petits livres dont ce brillant dandy, Mirabeau manqué dans l’intrigue, lord Bolingbroke, disait, avec sa fatuité épigrammatique, « qu’au moins ils avaient le mérite d’être bientôt lus ». Triste mérite, dans tous les cas ; car s’ils sont bons on regrette de n’avoir pas eu à lire davantage, et s’ils sont mauvais, c’est encore trop ! […] … Voilà ce qu’on est obligé de se demander quand on l’a lue.
À ce propos quelques-uns ont dit qu’on ne lisait plus Rabelais. […] Pourquoi ne lirait-on plus Maître François ? […] Jean de Bonnefon a lu Pascal et même Renan. […] On en trouve les preuves dans sa correspondance — « Lisez mon article… Avez-vous lu mon article ? […] Il lisait Platon et Aristote dans le texte.