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1046. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire. »

Je suis à la veille de la faire lire à la Comédie-Française. […] C’est dans une de ces lettres de Thomas que je lis à propos de la mort d’un de leurs amis communs, Saurin : « Il ne sera pas aisément remplacé avec tout ce qu’il avait. […] Ducis est sur le point de lire son OEdipe aux comédiens (février 1775) et il n’attend pour cela que le Carême : « Me voilà toujours ici, en attendant que la cendre du saint mercredi qui s’approche fasse tomber toute cette fureur de fêtes et de danses qui tournent les têtes : on ne pourrait pas entendre mon Œdipe avec des oreilles pleines du bruit des orchestres et du tumulte des bals. » Cependant, déjà revenu de la Grèce à ses dieux du Nord et à Shakespeare, il a choisi Macbeth pour sujet de pièce nouvelle : « Tout le monde me gronde ici, mon cher ami, écrit-il de Versailles à Delevre, à cause du genre terrible que j’ai adopté. […] Les deux filles de Deleyre allaient y fleurir au bord et au murmure du ruisseau « comme deux beaux lis du désert. » Deleyre s’y installe pour quelques années.

1047. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Œuvres complètes de Molière »

Taschereau, constataient que tous deux y étaient morts, et habitaient une maison rue Calée (lisez de Calais). […] « Eh bien, dit l’érudit, je me charge de la recherche, je vais tout lire, tout dépouiller. […] Soulié va plus loin, et supposant cet axiome admis et accepté : « Montrez-moi la chambre à coucher d’une femme, et je vous dirai qui elle est », il conclut, non sans quelque couleur de raison et selon qu’on aime à le croire avec lui : « C’est donc de Marie Cressé que Molière tenait son esprit élevé, ses habitudes somptueuses et simples à la fois, sa santé délicate, son attrait pour la campagne hors de Paris, et désormais la mère de Molière, restée inconnue jusqu’à ce jour, aura sa place bien marquée dans les commencements de la vie de son premier-né. » Voilà où peuvent conduire, à toute force, des inventaires bien lus et finement commentés. […] On y mettrait une école de dessin ou une salle d’asile, et les enfants du quartier viendraient y étudier ou y apprendre à lire sous l’invocation de ce nom illustre et trois fois populaire.

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