Une ligne de peupliers debout au bord d’un champ ressemble à une bande de frères. […] On ne peut contempler les grandes lignes des paysages, le calme des ombres et de la lumière, la large voûte du ciel, sans se conformer à la pensée sourde qui semble pénétrer toutes ces choses et les unir. […] Nos yeux suivent complaisamment la ligne des collines qui découpent au hasard le bord du ciel ; nous jouissons de cette ondulation incertaine ; nous aimons le pêle-mêle des rondeurs qui diversifient la large campagne et la couleur changeante des nuages qui s’enfoncent et disparaissent à l’horizon. […] Que cette conception produise un poëme de six mille vers ou un récit de six lignes, le mérite est le même ; la conception primitive est la seule chose qui ait du prix.
La mer porte tout, et le vaisseau ne s’enfonce pas d’une ligne dans ses flots mugissants. […] Une neige tombée en abondance la nuit précédente en faisait ressortir les gigantesques lignes sur l’horizon ; un ciel bleu, découpé par ses jours, éclatait dans l’intérieur ; il était absorbé dans l’admiration muette, cherchant comment il dresserait dans le ciel le théâtre de la grandeur du Dieu des chrétiens. […] Une porte basse y conduit ; l’on se trouve forcé de se courber et de grimper entre deux voûtes parallèles, l’une extérieure, l’autre intérieure, artifice de l’architecture que je n’ai pas compris, mais qui a été adopté comme une nécessité de l’art dans plusieurs autres voûtes à cathédrale, soit pour consolider la construction de ces dômes portant sur eux-mêmes, soit pour rectifier à l’œil du spectateur les lignes harmonieuses de leurs dômes aériens. […] Fournet (c’est le nom du jeune médecin français qui a écrit ces belles lignes) éclaire plus le Cosmos du savant prussien que l’intelligence n’éclaire la matière inerte des époques.