Mais, quel que soit le lieu qui m’accueille dans ma fatigue (et plût à Dieu que ce fût avec vous, ô mes amis !) […] Que serait-il arrivé de Voltaire, me suis-je demandé quelquefois, s’il avait rencontré de bonne heure un tel ami ; si, jeune, au lieu des liaisons frivoles et dissipées de la Régence, il avait trouvé un Vauvenargues de son âge, et si leurs âmes s’étaient prises, ne fût-ce que pendant quelques années, par un tel lien ?
Il y a lieu de le relire, de lui rendre justice sur plus d’un détail, de sourire à ses finesses exquises et à ses grâces pleines de concert et de mignardise, mais non point de l’aller réhabiliter. […] C’est le propre encore de chaque personnage de Marivaux d’être ainsi doublé d’un second lui-même qui le regarde et qui l’analyse : J’étais alors assise, dit-elle, la tête penchée, laissant aller mes bras qui retombaient sur moi, et si absorbée dans mes pensées, que j’en oubliais en quel lieu je me trouvais.