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292. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

Entendez ces voix qui s’élèvent de toutes les parties de la France ; faites-les retentir, vous surtout qui, naguère répandus dans les départements, avez recueilli la libre expression des derniers vœux du peuple ! […] Des soldats. — Qui, même après le 9 thermidor, quand l’humanité se réveillait dans tous les cœurs, reprit encore au premier signal ces habitudes de carnage, et, répondant par des coups de canon aux justes représentations d’un peuple libre, porta de nouveau dans les murs de Paris l’épouvante et la mort ? […] et qu’aurait-il eu à faire pour tirer de cet état de choses et de cette forme politique toutes les institutions et les garanties qu’eût réclamées une France libre, mais apaisée et rangée sous le pouvoir d’un seul chef, magistrat à vie ? […] J’ai parcouru leurs honorables rangs, j’ai recueilli leurs libres sentiments, je n’en suis que l’organe, et c’est en leur nom que j’offre à la nation et au gouvernement des vérités qui seront à la fois un hommage pour l’une et une instruction pour l’autre. […] Restez libre pour me donner cette soirée et le lendemain lundi, car il faut absolument que je parte le mardi de grand matin. — Dites à lady Webb que j’irai passer deux heures avec elle lundi matin

293. (1841) Discours aux philosophes. De la situation actuelle de l’esprit humain pp. 6-57

Nous sommes tous libres, tous égaux. […] Il vous dit : Je suis pauvre, je veux être riche, puisqu’il y a des riches ; je ne suis pas libre, je veux être libre, puisqu’il y en a qui sont libres. Vous répondez : Tu serais plus pauvre encore et moins libre sans la société. […] Déclaré libre dans le sens de la liberté naturelle, il ne rencontre, dans ce sens même, que des obstacles. […] Sans cela, tout homme est libre dans son cœur de nier vos lois, et, s’abandonnant à ses passions, de les violer.

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