Les lettres qu’on a recueillies et qui font suite ne s’adressent qu’à cinq ou six personnes. […] On n’a, malheureusement, pu nous donner qu’un très-petit nombre des lettres écrites à M. de Vitrolles, le véritable intime de Lamennais ; il y en a aussi quelques-unes, mais trop peu, à M. […] Sur la mort des personnes qu’on aime, dans une lettre à M. de Vitrolles qui avait perdu sa fille (5 septembre 1829) : « Il n’y a qu’un voile entre elle et vous : que cette certitude vous console ! […] Je leur demande de lire, avant de prononcer, les lettres des 10 février et 1er novembre 1832, du 25 mars 1833, des 27 avril et 20 août 1834, et celle du 8 octobre, même année, dans laquelle Lamennais discute et juge à son tour de Maistre. […] Les Lettres de Lamennais publiées déjà ou encore à publier, corrigeront heureusement ce que ses derniers excès de parole en 1848 avaient pu laisser de trop défavorable dans les esprits à son sujet ; elles le montrent au naturel, avec tous ses défauts, avec ses compensations et ses avantages.
Voici un fragment d’une lettre adressée à madame Gay, mère de l’illustre madame de Girardin : « Ah ! […] La morsure à ces renommées était action d’éclat et comptée sur les états de service des sbires de lettres. […] Un membre célèbre de l’Académie des sciences, Napoléon Bonaparte, voyant en 1803 dans la bibliothèque de l’Institut, au centre d’une couronne de lauriers, cette inscription : Au grand Voltaire, raya de l’ongle les trois dernières lettres, ne laissant subsister que Au grand Volta. […] J’aime la pâleur, disait un jour un bourgeois de lettres. Le bourgeois de lettres existe.