» Incident piquant si l’on songe que le Symbolisme est déjà en route pour s’installer triomphalement au foyer de Heredia et plus piquant encore s’il était permis de supposer que la belle ennemie éphémère des symbolistes ne fût autre que la future Madame Henri de Régnier, elle-même écrivain de grand talent et qui s’est fait une place enviée dans les lettres sous le nom de Gérard d’Houville. […] Stéphane Mallarmé présidait, avec autour de lui, Catulle Mendès, Anatole France, Octave Mirbeau, Clovis Hugues, Maurice Barrès, Henri Lavedan, Odilon Redon, Félicien Rops, Paul Gauguin, Édouard Schuré, Alidor Delzant, Henri de Régnier, Francis Vielé-Griffin, Jules Tellier, Chabrier, R. de Bonnières, Alfred Valette, Maurice du Plessys, Raymond de la Tailhède, Raynaud, Tausserat-Radel et tout ce qui brûlait de se faire un nom dans les lettres et dans les arts.
Depuis quelques années, il est du bon ton, dans la Littérature, de déprimer un Poëte qui a rendu les plus grands services aux Lettres, au goût, à la langue, & aux mœurs ; un Poëte estimé par excellence chez toutes les nations de l’Europe, & nommé par distinction le Poëte François. […] Qu’on ne l’accuse point de malignité : il est si naturel à un esprit droit & juste, à un cœur ferme & généreux, d’éprouver les mouvemens du dépit, à la vue des usurpations ; le zele pour la gloire des Lettres & les intérêts de l’équité est si prompt à s’enflammer contre des injustices absurdes & multipliées, que l’esprit vient comme de lui-même au secours de la raison outragée ; & du mélange de sa vivacité unie à la sensibilité du cœur, naissent ces traits vigoureux qui impriment tantôt le ridicule, tantôt l’opprobre sur les travers ou sur les vices.