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624. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Charles Magnin ou un érudit écrivain. »

Le savant voyageur Lechevalier, celui de la Troade, qui portait intérêt au brillant élève, ne l’appelait plus depuis ce jour que « le chancelier de Zénobie. » Cependant il n’y avait que le prix d’honneur, c’est-à-dire le premier prix de discours latin, qui exemptât de la conscription : on fit valoir, à l’appui du discours français du jeune lauréat, sa santé délicate, sa taille frêle, sa poitrine un peu rentrée, et il ne partit pas. […] Magnin, son domaine fort honnête à ce moment, était le latin qu’il tenait bien, le portugais aussi et le castillan qu’il avait fort méritoirement conquis par son application soutenue ; du grec, il en savait assez pour entendre des passages, vérifier des citations et s’y comporter pertinemment, avec prudence. […] Magnin accorde à ces essais de la religieuse de Gandersheim plus d’importance qu’ils n’en eurent réellement dans l’histoire du théâtre : ces six légendes, que la docte femme mit de son mieux en beau latin de Térence, n’étaient probablement dans la pensée du pieux auteur qu’une imitation toute littéraire, une étude classique sans aucune idée de représentation.

625. (1892) Boileau « Chapitre I. L’homme » pp. 5-43

Et n’eussent-ils fait que lui apprendre du grec et du latin, il leur serait encore plus redevable qu’à personne : car lui ouvrir l’intelligence des anciens, c’était lui mettre en main la clef de sa future doctrine. […] Déjà il avait commencé à faire des vers : une tragédie romanesque esquissée au collège, une énigme en vers, deux chansons à boire, un sonnet galant, et des vers latins, tels furent les premiers essais de celui qui devait se montrer impitoyable aux poètes de cabinet, aux doucereux, aux romanesques, aux « latineurs », et à l’abbé Cotin, l’illustre inventeur de l’énigme française. […] Un jour, avec Molière, entre Ninon et Mme de La Sablière, il fabrique le latin macaronique du Malade imaginaire.

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