Aujourd’hui, en diminuant Jésus-Christ de sa divinité (et l’insolence de la chose, qui est publique, nous oblige à parler cette langue insolente !) […] Renan parle la langue araméenne ; il parle de toute langue ; il les sait toutes, même celle des oiseaux. […] Toute l’exégèse de Renan, pour parler cette ineffable langue des pédants qui est la sienne, n’a d’autre but et d’autre visée que la négation du miracle et l’enlèvement de tout surnaturel de l’Histoire. […] Athé, sceptique, philosophe, ou savant (ce qui comprend tout cela dans sa langue féline et traîtresse), Renan, comme je l’ai dit plus haut, n’est qu’un protestant, armé de la méthode protestante, cherchant avec sa lanterne individuelle — ce falot falot, passez-moi le mot !
Il ne peut guère influer au sens strict, tant ses inventions rythmiques et sa langue s’adaptaient à lui-même. […] Le pauvre homme n’en avait guère personnellement ; mais ses bruyants admirateurs n’en manquent pas, il faut le reconnaître, et, grâce à eux, la langue française est en train de devenir un adorable bafouillis de nègres. […] Il matérialisa la langue. […] Il spiritualisa la langue ; les nuances, les flexions, les fragilités des phrases le tentèrent.