., on en a vu paroître & disparoître plus de deux cens, écrits en diverses langues. […] La Gazette littéraire embrasse les productions de tous les savans de l’Europe, & leur fait parler une langue commune, en rendant leur esprit & leurs idées en françois par des extraits ou des morceaux entiérement traduits. […] Mais, quoique l’on ne doive donner aucun conseil à cet égard, il faut bien recommander aux jeunes gens de ne pas donner la préférence à ces Gazettes qui ne sont que des compilations gros-fréres de nouvelles diffamantes, de libelles absurdes écrits d’un style barbare, où la vérité n’est pas moins blessée que la langue.
Métier de dupe, affreux casse-tête, partie d’échecs jouée entre deux langues et entre deux esprits, toute traduction est une œuvre ingrate, difficile, à peu près impossible. […] Mais pour que rien ne manquât à la renommée de ce pauvre et charmant grand homme, à qui tout avait manqué pendant qu’il vivait, il lui naquit plus tard cette chose rare, ce hasard inouï, cette nonpareille des Florides en littérature, un traducteur, et un traducteur dans cette langue française, la langue polyglotte, qui universalise la pensée d’un homme en l’exprimant.