William Jones nous ouvrent les trésors de cette sorte de cosmogonie intellectuelle et morale qui est toute dans les langues. […] Notre éducation se perfectionnant par l’étude de différentes langues, il en résultait, dans notre intelligence, un travail continuel quoique inaperçu, pour comparer les procédés et les expressions de notre langue maternelle avec les procédés et les expressions des langues acquises par une éducation postérieure. Cette comparaison nous accoutumait à sentir des nuances d’idées, bientôt même des catégories entières d’idées, que soit notre langue maternelle, soit les autres langues acquises étaient inhabiles à rendre. Notre esprit se tendait involontairement à considérer la pensée, abstraction faite de l’expression ; et il en venait à s’exercer même sur la langue maternelle comme si c’eût été une langue étrangère, c’est-à-dire qu’il venait à traduire sa pensée au lieu de l’exprimer. […] Ancillon lui-même, n’ont fait que découvrir ce qui reposait dans les langues.
Perfectionnement de la langue et de la versification. — § VII. […] Malherbe en nettoya la langue poétique. […] La langue du peuple n’est pas sujette aux variations de la mode ; elle est dans tous les temps la langue naturelle des passions. […] Changements de détails dans la langue, et perfectionnement de la versification. […] Comment la langue de toute cette galanterie n’eût-elle pas été profondément vicieuse ?