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2408. (1910) Rousseau contre Molière

Molière n’offre pas une trace de patriotisme ; on ne sait de quel pays il est que par la langue dans laquelle il écrit. […] C’est, je crois, pour toutes ces raisons que les jeunes filles acquièrent si vite un petit babil agréable, qu’elles mettent de l’accent dans leurs propos, même avant que de les sentir, et que les hommes s’amusent si tôt à les écouter, même avant qu’ils puissent les entendre ; ils épient ainsi le premier moment de cette intelligence pour pénétrer ainsi celui du sentiment. » Or, cette facilité des jeunes filles à exprimer et à inspirer même des sentiments qu’elles n’éprouvent point, c’est ce qu’il faut favoriser de bonne heure et de bonne heure cultiver avec le plus grand soin pour l’encourager ; car c’est une grande qualité : « Les femmes ont la langue flexible ; elles parlent plus tôt, plus aisément et plus agréablement que les hommes ; on les accuse aussi de parler davantage ; cela doit être et je changerais volontiers ce reproche en éloge : la bouche et les yeux ont chez elles la même activité et pour la même raison.

2409. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion statique »

Ces explications n’auraient quelque précision que s’il était philosophe, et il faudrait alors connaître toutes les subtilités de sa langue pour les comprendre.

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