On s’étonna, on s’empara, comme de beautés nouvelles, de ces situations plus ou moins simples ou convenues, mais que revêtait habituellement la noblesse, l’élégance du langage. On se plut même et on applaudit aux singularités les plus passées de ce langage héroïque ou amoureux, comme à de belles modes du temps de MMes de Longueville ou de La Vallière ; on aima jusqu’au parfait amant et jusqu’à l’adorable furie, tout comme on aime des meubles de Boule. […] Lebrun venait en première ligne ; c’était en effet de nos jours, sous la Restauration, en renom comme en date, la première transition de l’ancienne forme tragique à une forme, à un sujet et à un langage plus récents. […] Lebrun, dans Marie Stuart, satisfaisait les novateurs judicieux par des qualités de langage qu’à cette époque le style élégant de M.
A mon sens, il y aurait pourtant à gagner beaucoup, même pour des points actuels et toujours pendants d’art et de langage poétique, à cette appréciation exacte, à cette divulgation fidèle de la poésie ancienne originale, et il n’y a que la poésie grecque qui ait en elle cette première originalité. […] Arroser le langage et le vivifier avec fraîcheur, cela demande des sources perpétuelles et pures ; ces sources, je le sais, on doit les chercher surtout en soi, dans son propre passé aux divers âges ; mais, du moment qu’on en demande au dehors, de quel côté se tourner de préférence à celui-là ? […] L’idéal, en cette période de Sophocle, peut sensiblement revêtir et comme modeler les groupes tragiques, mais c’est un idéal encore qui n’altère en rien le naturel simple et vif, et qui respecte la douleur humaine prête à se faire jour par des cris au besoin et par tout ce qu’il y a de plus vrai dans le langage. […] Il n’est pas dit qu’elle fît des vers comme Zénophila, mais elle avait également le doux langage, la voix pareille à un chant ; elle possédait la grâce enchanteresse et cette Persuasion ou séduction (Pitho), déesse ou fée que j’ai cru déjà ne pouvoir bien exprimer que par le charme.