/ 1900
410. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIIe Entretien. Montesquieu »

Il était presque aveugle, et l’une de ses filles lui servait de lectrice. […] L’une leur donnait le droit d’assembler le Sénat, l’autre celui d’assembler le peuple. […] Il en résulte deux choses : l’une, que les parties du chyle ou de la lymphe, sont plus propres par leur grande surface à être appliquées sur les fibres et à les nourrir ; l’autre, qu’elles sont moins propres, par leur grossièreté, à donner une certaine subtilité au suc nerveux. […] J’ai vu les opéras d’Angleterre et d’Italie : ce sont les mêmes pièces et les mêmes acteurs ; mais la même musique produit des effets si différents sur les deux nations, l’une est si calme et l’autre si transportée, que cela paraît inconcevable ; ce n’est pas la même musique.

411. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Introduction. Le problème des idées-forces comme fondamental en psychologie. »

Il n’y a point deux réalités, l’une sentie, l’autre sentante : il n’y en a qu’une, dont le physique exprime certaines relations superficielles dans l’espace et dans le temps, dont le mental exprime certaines qualités plus intimes et plus profondes. […] Seulement, cet objectif se distribue en deux parts qui font contraste, l’une représentée comme moi, l’autre comme non-moi. — » Là est en effet le nœud de la question. […] Pourquoi cette « distribution des objets en deux parts », dont l’une apparaît miraculeusement comme sujet ? […] Si la corde spinale d’une grenouille est séparée du cerveau, les pattes continuent de faire des mouvements qui révèlent sensation et appétit ; peut-être même reste-t-il une certaine intelligence, puisque, si l’une des pattes est enlevée, l’autre fait sa besogne à sa place, comme nous en avons donné plus haut un exemple.

/ 1900