/ 1900
25. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIV : Récapitulation et conclusion »

Les formations successives sont le plus souvent séparées l’une de l’autre par des périodes d’inactivité d’une durée énorme, car des couches fossilifères assez épaisses pour résister à des dégradations subséquentes ne peuvent généralement s’accumuler que dans les lieux où une grande quantité de sédiment se dépose sur le fond d’une aire marine d’affaissement. […] Si les espèces sont seulement des variétés permanentes et bien tranchées, alors nous voyons du premier coup d’œil pourquoi leur postérité hybride suit les mêmes lois complexes dans le degré ou la nature de ses ressemblances avec l’une ou l’autre espèce mère que la postérité métisse issue de variétés reconnues ; pourquoi elle peut de même se fondre de nouveau en l’une ou l’autre souche au moyen de croisements successifs et présente encore d’autres analogies. […] Quoique deux contrées présentent des conditions de vie aussi semblables qu’il est nécessaire à l’existence des mêmes espèces, il n’est point surprenant que leurs habitants diffèrent complétement, si elles ont été pendant une longue période complétement séparées l’une de l’autre ; car les relations d’organisme à organisme étant les plus importantes et les deux contrées ayant sans doute reçu des colons d’une troisième source, ou l’une de l’autre, à différentes époques et en diverses proportions, le cours des modifications dans l’une et l’autre aire organique a dû inévitablement être différent. […] Chez tous les êtres organisés, l’union de deux cellules élémentaires, l’une mâle et l’autre femelle, semble être de temps à autre nécessaire à la production d’un nouvel être. […] Rien n’empêche d’admettre que cette matrice universelle n’ait eu à l’une des phases de son existence le pouvoir d’élaborer la vie.

26. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Introduction » pp. 2-6

La critique est à l’histoire de la littérature ce que la politique est à la sociologie, la médecine à la physiologie ; l’une applique ce que l’autre a trouvé et prouvé ; l’une veut agir immédiatement sur les hommes et les choses ; l’autre porte dans l’étude des lois de la vie un désintéressement absolu et une sérénité toute scientifique. […] L’une doit rester en majeure partie subjective ; l’autre travaille à devenir aussi objective que possible.

/ 1900