Ensuite le roi des rois, se regardant comme outragé, croit rétablir son honneur en déployant une justice digne de la sagesse qu’il a montrée.
La sécurité, la bonne et « roide » justice étaient si rares qu’elles suffisaient pour repeupler un pays81. […] Quelles maximes de justice, quelles habitudes de réflexion, quel assemblage de jugements vrais cette culture a-t-elle interposé entre ses désirs et ses actions, pour modérer sa fougue ? […] Il y a une cour dans chaque comté où tous les francs tenanciers, petits ou grands, se réunissent pour délibérer des affaires municipales, rendre la justice, et nommer ceux qui répartiront l’impôt. […] Il oppose les maximes des juris-consultes impériaux qui accordent « force de loi à tout ce qu’a décidé le prince », aux statuts d’Angleterre « qui, bien loin d’être établis par la volonté du prince, sont décrétés du consentement de tout le royaume, par la sagesse de plus de trois cents hommes élus, en sorte qu’ils ne peuvent nuire au peuple ni manquer de lui être avantageux. » Il oppose la nomination arbitraire des fonctionnaires impériaux à l’élection du shérif qui, chaque année, pour chaque comté, est choisi par le roi entre trois chevaliers ou écuyers du comté désignés par le Conseil des Lords spirituels et temporels, des justices, des barons de l’Échiquier et d’autres grands officiers. […] « Qu’est-ce que la justice, se demandait anxieusement Luther, et comment l’aurai-je ?