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442. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIII. »

Mais, en même temps, la domination des Ptolémées, cette longue orgie de voluptés oiseuses, de fêtes et de crimes, ne semble avoir été tolérée que pour montrer combien la science et le goût des belles études, la magnificence qui les protège et la paix qui les assure, sont impuissants à rien faire de grand, s’il n’existe un principe de vertu, de justice, de liberté, dans le souverain et dans le peuple. […] Au lieu de ce sceptre équitable, de ce soin de cueillir la fleur des plus hautes vertus, de cette patience à supporter la plainte, de cet amour de la justice et des arts, dont Pindare félicitait Hiéron, au lieu de ces lois justes et de cette liberté paisible qu’il attendait du roi d’Etna, fils d’Hiéron, ce que Callimaque célèbre dans Ptolémée, c’est la rapidité de la puissance arbitraire, ce sont ces images, empruntées à l’Orient, d’une volonté suprême aussi promptement obéie que connue. […] L’idée de la justice absolue dans le pouvoir était rappelée à cette cour détestable, où le vice préludait au crime, où des enfants pervers avaient hâte de régner, et où, pendant deux siècles, l’inceste et le parricide servaient d’accompagnement à l’hérédité royale.

443. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Joseph de Maistre »

Ce qui rend cependant la comparaison inexacte, c’est que le bon général ne savait pas l’astronomie. » Sur la justice il y a d’assez belles choses, rien qui sente le peintre futur du bourreau. […] Songeons que l’épithète de très-bon est nécessairement attachée à celle de très-grand  ; et c’est assez pour nous : nous comprendrons que sous l’empire de l’Être qui réunit ces deux qualités, tous les maux dont nous sommes les témoins ou les victimes ne peuvent être que des actes de justice ou des moyens de régénération également nécessaires. […] « Ne vous laissez donc pas tromper : la rancune contre notre religion est toujours la même, et, si l’on a fait quelque chose en sa faveur, ce n’est pas par amitié, ce n’est pas par justice, c’est par crainte. […] Il s’adresse, en terminant, aux Conseils, il apostrophe le Directoire exécutif et le rappelle à la clémence et à la justice au début d’un régime nouveau. […] Il l’avait pincé déjà en plus d’un passage des Soirées  ; mais ce n’était pas incidemment qu’il pouvait avoir raison d’un tel accusé ; passe pour Locke, simple bourgeois en philosophie, dont il avait fait justice en un Entretien211.

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