après avoir épuisé tous les témoins à décharge, il s’appuie en définitive du témoignage même de Napoléon qui, parcourant la brochure à Fontainebleau, aurait dit : Ceci est juste, et ceci ne l’est pas. Il est difficile d’imaginer ce que Napoléon a pu trouver de juste dans une brochure où on lit à chaque page des phrases comme celle-ci : Il a plus corrompu les hommes, plus fait de mal au genre humain dans le court espace de dix années que tous les tyrans de Rome ensemble depuis Néron jusqu’au dernier persécuteur des chrétiens… Encore quelque temps d’un pareil règne, et la France n’eût plus été qu’une caverne de brigands. […] Chateaubriand fit preuve d’un grand talent d’écrivain, d’une passion incandescente, d’une assez grande habileté de tactique, et il travailla plus que personne à pousser la Restauration hors de la ligne modérée et à l’attirer dans des voies qui n’étaient nullement celles du juste milieu.
Reprenez la définition que j’ai donnée, et que je crois être assez juste, de la morale. […] Voilà pourquoi un certain nombre de grands esprits, et d’esprits justes, mais peut-être un peu sévères, ont dénoncé les fables de La Fontaine comme immorales. […] Il disait : « Ces fables, je les comprends, mais elles sont ironiques, les enfants ne peuvent pas comprendre l’ironie, c’est-à-dire prendre la fable juste au rebours du texte où ils la lisent : La raison du plus fort est toujours la meilleure, Nous l’allons montrer tout à l’heure.