Voilà le tableau exact de tout ce que j’ai éprouvé hier et aujourd’hui en vous écrivant, et presque tout cela à la fois ; jugez si je suis lasse du monde et si vous devez vous donner tant de peine pour m’en procurer ; jugez aussi si je vous aime pour pouvoir m’occuper de vous, et comme votre pauvre grand-maman est impatientée, tiraillée, harcelée ! […] Je viens vous rendre ce qui est à vous… » On peut juger de l’émotion de Mme de Choiseul en racontant cette visite inattendue ; des larmes altéraient sa voix.
On l’a jugé capable de tous les crimes. […] Ce n’est pas à réussir sur l’heure et pour un jour qu’il vise, comme cela suffit aux charlatans, c’est à s’acquérir l’estime des connaisseurs et de ceux qui en jugeront plus tard à l’usage : « Ce n’est pas ici un jeu d’enfants, écrivait-il à propos de ce même Dunkerque, et j’aimerais mieux perdre la vie que d’entendre dire un jour de moi ce que j’entends des gens qui m’ont devancé. » Plein de bonnes raisons, et de celles qu’il donne, et de celles qu’il garde par devers lui dans un art qui a ses secrets, il s’impatiente et s’irrite même des chicanes et des objections qu’on élève quand il a le dos tourné ; il s’en plaint au ministre et d’un ton parfois un peu brusque. […] En un mot, Monseigneur, vous jugez bien que, n’approfondissant point cette affaire, vous ne me sauriez rendre justice ; et ne me la rendant point, ce serait m’obliger à chercher les moyens de me la faire moi-même, et d’abandonner pour jamais la fortification et toutes ses dépendances.