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344. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Mais si pareil congrès tenait ses assises, on le saurait, sans doute ; les journaux, qui sont à l’affût de tout, divulgueraient et discuteraient ses délibérations. […] D’autres causeurs, plus sérieux, font de la politique : entendez par là qu’ils répètent, comme des échos, les nouvelles et les commentaires de leur journal du jour. […] C’était une peste, à vrai dire, et je vous laisse à penser si le public de ce grand Journal des Débats, un public sérieux, positif, dans l’âge qui est un peu au-delà des passions, fut intrigué, quand, un beau matin, en ouvrant son grave journal, il vit imprimée en toutes lettres, honneur qui n’avait encore été accordé à aucun artiste vivant, la biographie de Debureau. […] La réclame vaut mieux, sans pouvoir d’ailleurs rivaliser avec l’incomparable effet des hyperboles gratuites et sincères d’une grande voix dans un grand journal. […] Construis dans ton imagination les excellents articles que les journaux devraient d’eux-mêmes publier sur elle.

345. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Variétés littéraires, morales et historiques, par M. S. de Sacy, de l’Académie française. » pp. 179-194

Politiquement, il a rempli pendant dix-huit années une fonction très humble en apparence, très importante et des plus actives : il rendait compte dans le Journal des débats des séances des chambres, du jour au lendemain ; et dans les discussions qui s’engageaient entre les principaux organes de la presse sur les questions en jeu, il intervenait pour sa grande part. […] Il savait encore, et mieux que personne, m’a-t-on dit, le moment opportun où, dans les grandes mêlées polémiques engagées alors entre les principaux journaux, l’adversaire s’étant trop avancé et venant à prêter flanc, il était à propos d’entrer dans l’action et de donner ; il avait du tacticien. […] Adolphe Dumas, lequel, pour nous punir de ne l’avoir pas couronné, a fait dire quelques jours après, dans les journaux à sa dévotion, que l’Académie avait des sentiments trop russes pour apprécier les beautés patriotiques de son ouvrage.

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