Le même Saint-Simon, qu’on va trouver attaché, acharné sans trêve à Dangeau comme pour le mortifier, et qui annotera d’un bout à l’autre son journal, a jugé ce journal d’une manière à la fois bien sévère et singulièrement favorable : Dangeau, dit-il, écrivait depuis plus de trente ans tous les soirs jusqu’aux plus fades nouvelles de la journée. […] Journal de « valet de chambre », dit Voltaire, journal d’« huissier » ; tant que l’on voudra ! […] Ouvrons donc ce Journal de Dangeau, et apprenons à le lire en y mettant de cet esprit historique que l’auteur n’avait pas, mais qu’il sert si bien. Le journal commence le dernier jour du carême de 1684 : Samedi 1er avril. — Le roi fit ses dévotions et donna plusieurs abbayes. […] Ne chicanons point Dangeau ; passons-lui les défauts qui lui ont fait faire son journal, et sans lesquels il ne l’eût point mené à fin.
Combien de fois ouvrant un petit journal, le lisant d’abord machinalement, je me suis laissé intéresser à la page où glissait mon œil ! […] Ma verve fut vite étouffée Sous le journal, rude fardeau ; La servante chassa la fée ; L’article tua le rondeau. […] Il avait fondé en février 1858 le Gourmet, journal des intérêts gastronomiques, qui dura six mois. Quand ce journal se fonda, il fut donné en son honneur, à l’hôtel du Louvre, un grand dîner à toute la presse ; on y mangea des nids d’hirondelles et mieux encore. […] Il tranche sur plus d’un de sa génération et de celles qui ont précédé (les Delord, les Carraguel), en ce qu’au rebours des autres il a commencé par le grand journal et qu’il finit par le petit.