Pendant toutes ses marches et démarches et tout ce qu’il mène et démène, l’orchestre d’orgueil joue au fond, au loin, en lui, à la sourdine : « Je suis le sauveur, je suis le sauveur ! […] laissez-le plutôt jouer sans le dire, et surtout laissez-nous en jouer. » — Pour bien entendre La Rochefoucauld, il faut se dire que l’amour-propre, dans ses replis de protée et ses métamorphoses, prend parfois des formes sublimes. […] Un soir qu’il revenait de la Comédie-Française où il avait vu débuter une actrice appelée Thénard, il dit en entrant chez Mme de Staël : « Je viens de voir une nouvelle actrice qui a joué admirablement. » — « Ah ! c’est un peu fort, dit Mme de Staël ; j’y étais, et je trouve qu’elle n’a pas bien joué du tout. » — « Mais, reprit M. de Chastellux, elle me semble s’être très bien tirée de telle et telle scène », et il essayait de les indiquer. […] Elle savait trop bien qu’elle jouait la comédie.
Les sens n’ont plus de rôle à jouer dans ce drame qui a les deux plus grands royaumes de la terre pour théâtre, et pour spectateurs le monde entier. […] Sainte-Beuve, sont presque toujours détournés péniblement de leur sens naturel et primitif ; ils jouent les rôles que leur distribue le maître, en dépit de leur destinée. […] Je tremblais en le voyant jouer ainsi avec les redoutables préjugés de ses hôtes, ou bien exiger des honneurs qui, de temps immémorial, n’appartiennent qu’aux têtes couronnées. […] Ne rêve donc jamais en noir de moi. » C’est ainsi que Jacquemont joue avec l’idée de la mort. […] Aussi voyez le rôle que nous jouons, nous autres hommes de toutes les nations et de tous les rangs, dans les romans de M.