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477. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

Il s’est marié jeune, selon la coutume de son pays. […] Hoche lui témoigna de la reconnaissance en recueillant dans son état-major le jeune Eugène de Beauharnais. […] Il avait vu, en son jeune âge, M. de Vergennes. […] André Chevrillon une si belle place parmi nos jeunes écrivains. […] Nos printemps sont colorés de vert par la fraîcheur des jeunes pousses.

478. (1874) Premiers lundis. Tome I « Espoir et vœu du mouvement littéraire et poétique après la Révolution de 1830. »

Ces jeunes poètes pourtant n’étaient pas étrangers du tout à cette société dont ils méconnaissaient alors l’impulsion profonde et invincible ; ils avaient prise sur elle, dans un certain cercle, parce qu’ils s’adressaient à des passions qui étaient encore flagrantes, à des sympathies rétrogrades qu’une classe d’élite partageait avec eux. […] Toute cette période rétrograde et militante de l’école de poésie dite romantique se prolonge jusqu’en 1824, et se termine après la guerre d’Espagne et lors de la brusque retraite de M. de Chateaubriand, A cette époque la fougue politique et les illusions honorables des jeunes poètes se dissipèrent ; ils comprirent que la monarchie restaurée, avec ses misérables ruses d’agiotage et ses intrigues obscures de congrégation, n’était pas tout à fait semblable à l’idéal qu’ils avaient rêvé et pour lequel ils auraient combattu ; ils se retirèrent dès ce moment du tourbillon où ils s’étaient égarés ; et, spectateurs impartiaux, ne s’irritant plus de l’esprit libéral qui soufflait alentour, ils s’enfermèrent de préférence dans l’art désintéressé : pour eux une nouvelle période commença, qui vient de finir en 1830. […] Puis, plus tard, quand ils sentirent que cet esprit de révolution était la vie même et l’avenir de l’humanité, ils se réconcilièrent avec lui, et ils espérèrent, ainsi que beaucoup de gens honnêtes à cette époque, que la dynastie restaurée ferait sa paix avec le jeune siècle ; qu’on touchait à une période de progrès paisible ; et que la Monarchie selon la Charte ne serait pas un poème de plus par l’illustre auteur des Martyrs. […] Juillet 1830 étant venu interrompre d’un coup le développement de poésie et de critique auquel tant de jeunes esprits se confiaient de plus en plus, nous qui acceptions cette révolution tout entière et qui la jugions alors d’une bien autre portée qu’on n’a vu depuis, nous tâchions, dès les premiers moments, de remettre l’art en accord avec les destinées nouvelles que nous supposions à la société, et de le rallier à elle dans une direction agrandie et encourageante.

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