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818. (1888) Petit glossaire pour servir à l’intelligence des auteurs décadents et symbolistes « Petit glossaire »

… Où des assonances allitératives jettent de spécieux appels. […] Les étriers coruscants jetés dans la poussière. […] Oui, Celle-là (serais-tu perdu en une salle, spectateur très étranger, Ami) pour peu que tu déposes avec soumission, à ses pieds d’inconsciente révélatrice, ainsi que les roses qu’enlève et jette en la visibilité de régions supérieures un jeu de ses chaussons de satin pâle et vertigineux, la Fleur de ion poétique instinct n’attendant de rien autre la mise en évidence et sous le vrai jour des mille imaginations latentes : alors, par un commerce dont son sourire paraît verser le secret, sans tarder elle te livre à travers le voile dernier qui toujours reste, la nudité de tes concepts et silencieusement écrira ta vision à la façon d’un Signe, qu’elle est. […] Avec la jetée qui, dans le flamboi du soleil, semble trépider et se volatilise.

819. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor Hugo. Les Contemplations. — La Légende des siècles. »

Sous cette plume qui n’exprime qu’elle-même, le vers n’est plus qu’un jeu difficile de la fantaisie qui veut étonner et trop souvent déplaire, et qui le jette à la curiosité qui l’admire. […] Ce sont partout des petites choses innocentes et béates comme celles-ci : Et partout nos regards lisent, Et dans l’herbe et dans les nids ; Des petites voix nous disent : « Les aimants sont les bénis. » ou de petites choses prétentieuses, moins innocentes parce qu’elles sont fatigantes : La nuit étale aux yeux ses pourpres et ses cuivres ; Les arbres tout gonflés de parfums sont comme ivres ; Les branches, dans leurs doux ébats, Se jettent des oiseaux du bout de leurs raquettes ; Le bourdon galonné fait aux roses coquettes Des propositions tout bas Enfin l’amour, l’amour, l’amour trouble et affaiblit tellement la raison du poète, qu’il le répand sur la nature, à tort et à travers, non plus comme un vase qui déborde, mais comme un vase qui a une fêlure et qui coule : J’aime (s’écrie-t-il), j’aime l’araignée et j’aime l’ortie,             Parce qu’on les hait, Et que rien n’excuse et que tout châtie             Leur morne souhait. […] Pour peu qu’on leur jette un œil moins superbe,             Tout bas, loin du jour, La vilaine bête — et la mauvaise herbe             Murmurent « amour !  […] Il jette des vers comme une machine qui serait montée pour cela.

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