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603. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Leur intelligence n’avait supposé aucune intelligence dans l’arrangement du globe ; tout y était dispersé sans dessein, sans ordre, et les sublimes harmonies de l’univers échappaient à leur admiration. […] Osons contempler un moment ces soleils lointains, ces zones lumineuses que la nuit nous découvre, et dont aucune intelligence humaine ne peut concevoir ni l’ensemble ni les limites. […] Dieu a-t-il besoin, comme l’homme, du petit globe de notre terre pour servir de théâtre à son intelligence et à sa bonté ; et n’a-t-il pu propager la vie humaine que dans les champs de la mort ? […] il n’y aurait d’intelligence suprême et de bonté divine précisément que là où nous sommes ! […] Pour moi, je n’ai besoin à cet égard que de ma propre expérience ; et j’ai éprouvé plus d’une fois que les songes sont des avertissements que nous donne quelque intelligence qui s’intéresse à nous.

604. (1856) Cours familier de littérature. II « Xe entretien » pp. 217-327

Qu’il en jouisse, puisque le monde a plus d’écho que d’intelligence, et confondra toujours le bruit avec la gloire ! […] Ce ne fut pas seulement la restauration des Bourbons, cette dynastie lettrée, ce fut la restauration de l’intelligence. […] À mon retour en France, le hasard, que je ne cherchais déjà plus, me prodigua tout à coup l’occasion de voir et de fréquenter l’élite de l’intelligence européenne. […] sensible comme un poète à toute poésie, rompu comme un orateur à toute éloquence, homme d’État par la justesse de l’intelligence, admiré sans orgueil, admirant sans rivalité, parce qu’il se sentait toujours au niveau de tout ce qu’il admirait. […] Elle est aussi juste et aussi fine que celle du grand diplomate, mais on s’y abandonne bien plus au plaisir d’intelligence qu’on éprouve, car on sent la conscience sous le génie et le cœur sous le mot.

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