je conclus qu’on ne peut aimer pleinement Valéry, l’intellectualisme fait poète, que contre l’incohérence décadente, l’ignorance infatuée, le mysticisme fluidique, l’hystérie et — puisque Thibaudet a prononcé le nom — contre le bergsonisme, qui a été lui-même tant aimé et exploité contre l’intelligence. […] Je ne suis pas sûr qu’en soi l’intelligence passionne tant les femmes, mais si les intellectuels n’avaient pour elles aucun attrait d’aucune sorte, il n’y aurait plus de salons littéraires. […] Paul Je le crois en ce sens que nos rêves sont faits de la même étoffe que nous-mêmes, L’œuvre ressemble forcément à l’imagination et à l’intelligence de l’écrivain sinon à la réalité de sa vie.
L’orateur, le poète, le moraliste, le philosophe s’appuient sur ce livre, et tout ce que nous pouvons dire de plus fort à sa gloire, ajoutent-ils, c’est que, après l’invasion des superstitions indiennes, tartares ou thibétaines en Chine, si l’idolâtrie, qui est la religion des empereurs et du peuple, n’est pas devenue la religion du gouvernement, c’est ce livre de Confucius qui l’a empêché, et si notre religion chrétienne, disent-ils enfin, n’a jamais été attaquée par les savants lettrés du conseil impérial, c’est qu’on a craint de condamner, dans la morale du christianisme, ce qu’on loue et ce qu’on vénère dans le livre de Confucius. » Il commence par des maximes de sagesse que nous traduisons ici du latin, dans lequel les jésuites ont traduit, il y a un siècle, ces passages : « C’est le Tien, Dieu, le Ciel, trois noms signifiant le même grand Être, qui a donné aux hommes l’intelligence du vrai et l’amour du bien, ou la rectitude instinctive de l’esprit et de la conscience, pour qu’ils ne puissent pas dévier impunément de la raison…… En créant les hommes, Dieu leur a donné une règle intérieure droite et inflexible, qu’on appelle conscience : c’est la nature morale ; en Dieu elle est divine, dans l’homme elle est naturelle… « Le Tien (Dieu) pénètre et comprend toutes choses ; il n’a point d’oreilles, et il entend tout ; il n’a point d’yeux, et il voit tout, aussi bien dans le gouvernement de l’empire que dans la vie privée du peuple. […] diront certains Européens. » VII Ce livre, comme nous l’avons dit, a donné l’empire aux lettrés comme à ceux dont l’intelligence, cultivée par de continuelles études, éclairait le mieux la conscience des règles de gouvernement consignées dans le texte de la philosophie raisonnée de Confucius. […] Il ne dédaigne pas de raisonner et de discuter lui-même, dans de fréquents manifestes, ses actes avec eux ; il est contraint de reconnaître pour juge, non la force, mais l’intelligence.