L’éclair qui l’annonce, les idées qu’il conçoit, les pensées qui l’agitent ou qu’il produit, le jugement qui le conseille, le goût qui le guide, l’imagination qui l’embellit en agrandissant tous les objets intellectuels ou sensibles, la mémoire, ce miroir utile & officieux, qui les lui rappelle à son gré ; toutes ces admirables qualités ne sont-elles pas relatives au plus ou moins d’instruction, & par conséquent bornées au produit de l’éducation ? […] En effet, que de charmes, que de magie, que de merveilles intellectuelles dans le style de Racine ! […] Nous devons donc consulter ceux, qui peuvent nous donner le plus de lumières analogues à ce sens intellectuel qui agit en nous.
Une des plus simples parmi ces combinaisons intellectuelles est celle d’un mobile en repos qui demeure en repos indéfiniment ; car de cette façon on n’y introduit l’idée d’aucun état nouveau. — Une autre qui lui fait pendant, et qui est presque également simple, est celle d’un corps en mouvement qui se meut selon une ligne droite avec une vitesse uniforme, et cela indéfiniment ; car il suffit, pour former cette conception, d’un minimum d’éléments mentaux. […] La rencontre n’est pas moins surprenante ; à notre construction intellectuelle correspond un mouvement réel, composé de la même façon à tous les points de vue, au point de vue de la courbe tracée, au point de vue des vitesses alternativement croissantes et décroissantes, celui des planètes autour du soleil.