Le tort d’Herbart est de n’avoir vu dans la passion que son effet intellectuel. […] Il s’ensuit que la réaction de l’appétit est la cause, non l’effet de la réaction intellectuelle appelée attention. […] Même aujourd’hui, l’étonnement conserve les caractères de l’effort intellectuel, de l’effort musculaire, enfin de l’émotion qui accompagne la crainte. […] Or, dans toute passion, il y a d’abord un élément intellectuel, — perception ou idée, — puis un élément sensible, — plaisir et douleur, — enfin un élément volitif, — désir et aversion. […] Lavater, qui attendait un portrait de Herder, se figura que ce profil était celui du philosophe allemand, s’extasia sur les qualités intellectuelles et poétiques de l’homme.
On a ensuite comparé le poids du cerveau dans les deux sexes, et l’on a cru trouver que les femmes ont en général la cervelle plus légère que les hommes, ce qui s’explique, disent les peu galants physiologistes, par l’infériorité de leur culture intellectuelle. […] « D’autres, disait-il, emplissent des crânes de millet desséché qu’ils pèsent ensuite, et, comparant les poids obtenus, ils s’imaginent avoir découvert la mesure de la capacité intellectuelle des différentes races. […] Or n’est-ce pas là précisément la gradation du développement intellectuel dans les différentes races ? […] Il serait sans doute très imprudent de soutenir que la composition chimique du cerveau n’a aucune influence sur le développement intellectuel, et le fait du crétinisme doit donner à réfléchir, car il paraît établi que cette malheureuse monstruosité est un arrêt de développement qui tient en partie à l’absence de certains éléments (iode on autres) dans la composition de l’air atmosphérique ou dans la composition du sol. […] Comment deux cerveaux aussi semblables correspondent-ils à des facultés intellectuelles si inégales ?