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1130. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

Léon Daudet a essayé de « châtier en riant » la septentriomanie des cénacles, l’exotisme polaire des dîners intellectuels, l’ibsénite qui nous travaille, notre prédilection excessive pour les « brumes du Nord ». […] Leur mouvement pourrait s’appeler la sécession des intellectuels. […] Qu’arrivera-t-il si, des deux extrémités opposées de la société, de la plèbe bourgeoise attardée dans la vulgarité et la barbarie, de l’élite intellectuelle qui souffre de son propre raffinement et meurt de ses artifices, ces deux jeunes gens, aidés par le hasard, se dirigent l’un vers l’autre ? […] Là-bas comme chez nous, les « Phanariotes » exilés furent les principaux ouvriers de la renaissance intellectuelle.

1131. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

« Les religions, — lit-on dans un livre récent, — sont les résidus épurés des superstitions… La valeur d’une civilisation est en raison inverse de la ferveur religieuse… Tout progrès intellectuel correspond à une diminution du surnaturel dans le monde… L’avenir est à la science. » Ces lignes sont datées de 1892, mais l’esprit qui les a dictées est de vingt ou trente ans plus vieux qu’elles3. […] L’histoire générale et la pathologie mentale montrent que les peuples et les particuliers qui ont adopté les mystères et l’inspiration divine comme guides fondamentaux ne tardent pas à être précipités dans une ruine morale, intellectuelle et matérielle, irréparable. » On serait curieux, en vérité, de savoir qui sont ces « peuples » dont parle ici le savant chimiste !

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