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603. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure  »

Avec cela il aima vivement les Lettres et les alla prendre à leur source ; il aima et cultiva plusieurs des grands hommes de son temps en ce genre, Despréaux, Bayle, le président Bouhier, se fit estimer d’eux, leur fut des plus utiles comme auditeur plein de justesse et de savoir, comme informateur aussi et correspondant excellent ; il est si bien entré dans les intérêts de leur gloire et dans l’intelligence de leur esprit, qu’il est impossible de parler d’eux au complet, sans parler un peu de lui. […] Sur quoi Mathieu Marais ne peut s’empêcher de s’écrier : « Que dirait Bayle, cet homme si simple et si ennemi de l’intérêt, s’il voyait son Dictionnaire entre les mains des usuriers ? […] Un jour, et bientôt (car dorénavant tout va de plus en plus vite), le grand flot de l’intérêt contemporain se déplacera, le courant de la société sera ailleurs. […] Aux pages 387 et 388 du premier volume, Gabrielle d’Estrées est non seulement nommée, mais présentée comme agissant sur les intérêts politiques par la passion qu’elle a inspirée au roi, et laissant par sa mort le champ libre au divorce et au second mariage de ce prince.

604. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [IV] »

C’étaient, on le conçoit, des tiraillements à n’en pas finir… Le prince de Schwartzenberg, brave militaire, d’un caractère doux, liant, modeste, n’était pas l’homme capable de donner l’impulsion à une machine si compliquée ; il se laissait mener par Radetzky et Languenau : l’empereur Alexandre consultait Moreau et Jomini, sans compter Barclay, Wolkonsky, Diebitsch et Toll ; le roi de Prusse avait aussi ses conseillers, et Barclay, influencé par Diebitsch, n’était jamais de l’avis de personne… Mettre d’accord tant d’intérêts et d’avis différents était chose impossible. […] » À partir de ce moment (décembre 1813), il ne songea plus qu’à servir les intérêts de la Suisse, sa patrie, auprès de l’empereur Alexandre. […] Mais il ne prit aucune part aux affaires de guerre, et ne fit autre chose que veiller aux intérêts de la Suisse, qui en avait grand besoin. […] An quartier général des souverains alliés, pendant toute cette campagne de France, les envoyés des diverses parties de la Suisse arrivaient, s’agitaient et, dans l’intervalle des combats, plaidaient pour leurs intérêts ou pour leur cause.

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