Il vivait d’ordinaire à Lyon, il s’y maria ; il fut reçu membre de l’Académie lyonnaise et y donna des lectures sur différentes questions d’une littérature élevée : l’influence de la Révolution sur l’éloquence française, un mémoire sur la Littérature allemande, dont Klopstock, à son point de vue, était le centre ; un Éloge de l’avocat général Servan, Les manuscrits de ces divers ouvrages ne se sont malheureusement point retrouvés, et l’on n’en a que des analyses dans les procès-verbaux de l’Académie. […] Je commence depuis deux jours à me ranimer, à reprendre à des projets, à de l’avenir, et à sortir un peu de ce cercle d’idées si fatal que je suis bien décidée à éloigner le plus possible. — Je commence à observer ce qui m’entoure et à voir quelques personnes. — L’influence de l’Italie commence à se faire sentir ici non par le climat, mais par les mœurs. — Les femmes ont des sigisbées pour société et des abbés pour intendants. — Le prince Borghèse, qu’on n’appelle ici que le prince, a, dit-on, la petite cour la plus solennelle de l’Europe. […] Mais du moment que le gouvernement recule et dévie, qu’il rouvre la porte à ce parti de la réaction, à ce funeste parti de 1815, malheureusement plus vivace en France qu’on ne l’aurait cru, et qu’il lui concède une influence croissante dans les conseils et dans la proposition des lois, Camille Jordan se retire ; il reprend sa place à la tête de l’opposition, et d’une opposition qui, pour être dynastique et royaliste, n’en est pas moins énergique et vive. […] Le discours qui avait pour sujet l’Influence de la Révolution sur l’éloquence française. […] Camille Jordan a lu des fragments d’un discours fort étendu sur cette question : Quelle a été l’influence de la Révolution sur les progrès de l’art oratoire en France, et quels ont été les effets de l’éloquence sur la Révolution ?
Impossible d’écrire l’histoire du xviiie siècle sans y rencontrer le nom et l’influence de Diderot, de l’infatigable ouvrier de l’Encyclopédie, qui a entassé la vidange de toutes les erreurs du xviiie siècle dans cette infecte tine de l’Encyclopédie, mais non pas pour les emporter ! […] Et au quatrième l’Essai sur les règnes de Claude et de Néron, où la philosophie de Diderot domine l’histoire, et un Plan d’une université en Russie où l’influence de cette philosophie se retrouve à toute place. […] Les drames de Diderot, malgré l’influence des philosophes, malgré les coteries de son temps, malgré le monstrueux ascendant de l’Encyclopédie sur l’opinion d’alors, tombèrent, et, garantie de leur chute ! […] Mais si on allait au-delà de Beaumarchais, mais si on recherchait profondément la mauvaise influence de Diderot sur les générations qui ont suivi la sienne, malgré les défaites et les expériences, peut-être la trouverait-on susbsistant encore sur la littérature dramatique de nos tristes jours. […] Une correspondance de Diderot ne pouvait pas avoir l’étendue, l’influence, l’immensité de rayonnement de celle de Voltaire, qui régna sur son temps aussi bien par ses lettres que par ses autres écrits.