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1790. (1912) Réflexions sur quelques poètes pp. 6-302

Un âpre chagrin, véritablement, un regret dépité, à peine adoucis par l’art, remplissent de leurs accents l’admirable sonnet que voici : Malheureux l’an, le mois, le jour, l’heure et le poinct, Et malheureuse soit la flatteuse espérance, Quand pour venir ici j’abandonnay la France, La France et mon Anjou dont le désir me poingt, Vrayment d’un bon oyseau guidé je ne fus point, Et mon cœur me donnait assez signifiance Que le ciel étoit plein de mauvaise influence, Et que Mars estoit lors à Saturne conjoint.

1791. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

Pétrarque a exercé sur les études littéraires de son temps une influence immense ; il s’est trouvé mêlé aux plus grandes affaires de son pays ; il a été chargé des ambassades les plus importantes ; dans ses lettres adressées à l’empereur, aux papes, aux princes les plus puissants de l’Italie, il a discuté avec franchise, avec éloquence, les plus hautes questions de la politique, de la diplomatie ; il a traité avec une rare sagacité les problèmes les plus difficiles de l’érudition et de la philosophie, et pourtant son nom, si éclatant et si glorieux il y a cinq siècles à peine, serait aujourd’hui à peu près oublié, s’il n’eût pas aimé, s’il n’eût pas célébré son amour, s’il n’eût pas chanté l’objet de sa passion avec une élégance, une délicatesse, qui n’ont jamais été surpassées.

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