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606. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

Un de mes amis que vous connaissez assez froid, du moins en apparence, m’a égalé dans mes impressions : il a jugé, il a senti de même ; je n’ai de plus que lui qu’une tendresse pour l’auteur qui sera désormais l’un des trésors de ma vie. […] (Degérando), pour lequel c’était bien plus difficile comme situation146, n’a laissé aussi que des impressions flatteuses. […] Je me flatte que vos impressions seront d’accord avec les miennes. […] il ne se blasa jamais comme tant d’autres avec les années ; l’expérience n’émoussa point sa vivacité et n’amortit point sa fraîcheur morale ; il garda jusqu’à la fin toute sa tendresse d’impressions, sa sincérité et sa candeur. […] Cette impression profita à ceux qui vinrent après eux et qui plus tard s’établirent dans la Thuringe.

607. (1898) Essai sur Goethe

Quant aux poésies lyriques, beaucoup seraient entièrement inintelligibles si on les dégageait de l’impression, de l’épisode ou du moment qui les ont produites. […] C’est là, du moins, l’impression première que produit la lecture des Mémoires, celle qui a séduit tant d’esprits distingués, amoureux d’indépendance et de supériorité. […] L’impression du récit des Mémoires est si franche, si nette, que ceux-là mêmes qui s’en sont étonnés ou affligés ne l’ont point contestée. […] La douceur est l’impression générale. » Son impression, à lui, avait été si vive, que de trois nuits il n’en dormit pas. […] Ce sont des promenades, des excursions, des voyages qui dégagent l’impression d’une lassitude inquiète, désireuse de se reposer dans un semblant d’action.

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