Essai sur les règnes de Claude et de Néron. Livre premier. I. Lucius Annæus Sénèque naquit à Cordoue, ville célèbre de l’Espagne ultérieure, agrandie, sinon fondée par le préteur Marcellus, l’an de Rome 585 ; colonie patricienne qui donna des citoyens, des sénateurs, des magistrats à la république, privilége dont les provinces de l’Empire jouissaient encore sous le règne d’Auguste. Le surnom d’Annœa signifie ou la vieille famille, ou la famille des vieillards, des bonnes gens, dont la rencontre était d’un heureux augure.
On pourrait seulement lui faire observer, dans un esprit de modération qu’il n’accepterait pas, mais qui ferait peut-être quelque impression sur lui, qu’il n’est peut-être pas nécessaire d’exiler et de tuer ; que le catholique, le libre penseur et l’homme de mauvaises mœurs, étant des membres antisociaux de la société, il suffirait peut-être de les diminuer de la tête seulement, dans le sens latin, de les priver de tout droit politique et de tout droit civil.