Nous avons une impression de ce genre quand nous confrontons la doctrine des stoïciens, par exemple, avec la morale chrétienne.
En effet, le moi ne se saisit que dans ses actes, comme une cause qui agit sur le monde extérieur et le monde extérieur n’arrive à la connaissance du moi que par les impressions qu’il fait sur lui, par les sensations que le moi éprouve, qu’il ne peut pas détruire, qu’il ne peut donc rapporter à lui-même, et qu’il rapporte alors à quelque cause étrangère : cette cause étrangère est le monde ; c’est une cause finie, et le moi aussi est une cause finie. […] Quand donc l’homme fait hommage à Dieu des vérités qu’il ne peut attribuer ni aux impressions que ce monde envoie à ses sens ni à sa propre personne, il les rapporte à leur vraie source. […] Quel est celui de vous qui pense que la terre qu’il habite, l’air qu’il respire, les montagnes ou les fleuves qui l’avoisinent, le climat et toutes les impressions qui en résultent ; en un mot, que le monde extérieur lui est indifférent et n’exerce sur lui aucune influence ?