L’auteur des Horizons prochains, cet esprit d’ange, et jamais ce mot n’a été plus vrai, est tellement chrétienne qu’on dirait qu’elle l’était avant que d’être une âme, si cela n’était pas impossible. […] car l’incognito du talent est impossible, et le voile qu’elle avait mis sur le sien a été levé… Mme de Gasparin est une chrétienne qui n’écrit que pour des chrétiens, et ce n’est pas moins pour tout le monde, car son livre est bien capable d’en faire naître ; mais n’y eût-il dans ce livre divinisé par le sentiment chrétien que l’imagination humaine où il y a le génie des plus saintes croyances, qu’il faudrait admirer encore le poëme touchant et sublime que l’imagination aurait composé avec les idées de la foi !
Et qu’est-ce enfin que la préface de ce Dictionnaire impossible, qui fut la chimère caressée de toute sa vie, sinon encore, comme toute préface, un discours préliminaire, — un discours ! […] Oui, c’était là le vrai et le grand Rivarol, aussi pour moi le Rivarol impossible à retrouver, comme la beauté d’une femme morte, le Rivarol imaginé, puisque je ne l’ai pas entendu, et qui enivre toujours ma pensée comme si je l’avais entendu, et même peut-être davantage !