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1797. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome II

Avant-propos J’offre au public le second volume de mes Leçons faites au Collège de France. Elles ont été dictées dans le même esprit que les premières, et sont destinées à tenir les médecins et les physiologistes qui s’intéressent aux progrès de la science au courant des questions nouvelles qui ne peuvent surgir et bien se développer qu’en dehors de l’enseigne ment régulier des Facultés. En effet, on peut concevoir, comme je le disais dans le premier volume de ces leçons, deux sortes d’enseignements. L’un est dogmatique ; il donne aux élèves l’ensemble des notions positives et applicables que la science possède, et il les rattache au moyen de ces liens que l’on nomme des théories, dont l’effet est de dissimuler, autant que possible, les points obscurs et controversés qui troubleraient sans profit l’esprit de l’élève qui débute. Lorsqu’on sort de semblables Cours, on pourrait croire que la science est finie et qu’il ne reste plus qu’à étendre et à généraliser les principes qui lui servent de base.

1798. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

C’est dire que tous les trucs, tous les échafaudages, tous les mouvements d’approche, toutes les approches, toutes les approximations que les savants ont inventés, ont imaginés, ont été forcés, ont été contraints d’inventer pour faire le tour de la réalité parce qu’ils n’étaient pas dedans, pour trianguler de loin (de moins loin) la matière, leur matière propre, parce qu’ils n’étaient pas, comme esprits, la matière, parce qu’ils n’étaient pas, comme esprits, leur matière, parce qu’ils n’étaient pas même, comme esprits, dans la matière, dans leur matière, eux qui au contraire jouissaient dans leurs études et pour leurs études de ce privilège unique d’être du même ordre que leur matière, que leur propre matière, d’être (mis), d’être nés, d’être situés au cœur de leur propre matière, pour faire comme les autres, serviles imitateurs, singes imitateurs, sots imitateurs, fiers, orgueilleux imitateurs, fiers, orgueilleux de soi et de leur imitation, fiers, orgueilleux de leurs modèles, (les vrais savants), de leurs prétendus modèles, de leurs patrons où ils n’entendent rien, singes glorieux imitateurs ils prennent tout ce fatras sur leurs épaules, sur leurs pauvres reins, maigres, sur leurs épaules voûtées, (ce fatras qui n’est un fatras que pour eux, qui n’est pas un fatras pour les véritables savants, ou plutôt qui ne leur est qu’un fatras nécessaire, inévitable, indispensable, congruent), ils chargent sur leur dos toutes ces échelles et tous ces micromètres et sortant de leur maison, déménageant, de leur propre maison, sans esprit de retour ils vont dans la maison d’en face, ou, autant que possible, dans une maison beaucoup plus éloignée, dans la maison la plus éloignée, pour voir s’il n’y aurait pas dans cette maison, la plus éloignée, un semblant de lucarne, un coin perdu, qui donnerait, mais de très loin, sur leur maison, (abandonnée, sur leur propre maison abandonnée), d’où on pourrait peut-être, en braquant beaucoup d’instruments, et ensuite en faisant beaucoup de calculs, voir, entre apercevoir quelque peu de ce qui se passerait chez eux.

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