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2016. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

En réalité, Faust produit l’effet d’une grande lanterne magique, comme aussi, du reste, le Goetz de Berlichingen ; mais Faust l’est bien davantage, à cause de la nature même du sujet, qui prêtait beaucoup plus à cette succession d’images dont Goethe est l’imagier. […] — il n’y a là que mythologie rebattue, vulgarité d’images, niaiseries sentimentales, — le niais et le retors s’agençant très bien dans Gœthe, — comme nous en trouvons dans les Almanachs des Muses et autres recueils de romances et d’idylles du siècle dernier.

2017. (1902) Propos littéraires. Première série

Mais ce n’était plus l’image d’un jeune homme, et aimant, qui lui apparaissait et qui lui demandait de s’étendre à ses côtés pour le sommeil de l’éternité. […] que l’un nous émeut par le moindre petit vers, par un mot, par une syllabe qui éveillent les souvenirs tendres et cruels assoupis au fond de nos cœurs, tandis que l’autre s’efforce de nous toucher directement par le flux des mots et l’éclat des images ? […] Musset « s’efforce de nous toucher par le flux des mots et l’éclat des images ». […] Elle demeure admirable pourvu qu’on ait soin de n’ouvrir ni portes ni fenêtres, sans quoi l’image tomberait en poussière au vent de tout l’inconnu qui attend au dehors. […] Il a plus de métaphores que d’idées, à tout prendre ; mais ses images sont très originales et souvent très belles : « Tout homme a de nobles pensées qui passent comme de grands oiseaux blancs sur son cœur. » Il a des phrases comme celles-là assez souvent.

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