Nul, au premier aspect, ne donnait mieux l’idée du génie adolescent. […] Ce moment fut court, avec Musset tout se menait vite et courait ; mais ce fut un moment unique et bien précieux où il donna l’idée et l’espérance à quelques-uns de ses amis qu’il pouvait mûrir et se transformer. […] Il a eu, il a dû avoir bien des fois le sentiment et comme l’agonie de sa défaillance devant l’idée de cette vérité supérieure, de cette beauté poétique plus sereine qu’il concevait et qu’il n’avait plus assez de force pour atteindre ni pour embrasser.
Il fallut renoncer à l’idée d’atteindre et de combattre l’armée anglaise dans l’après-midi du 17, et courir le risque de la voir se dérober devant nous derrière la forêt de Soignes. Mais Wellington n’avait pas l’idée de se dérober ; il avait étudié en avant de la forêt la forte position du Mont-Saint-Jean : il l’occupa, solidement et nous y attendit La nuit arrivée, Napoléon donna les ordres pour la bataille du lendemain, quoiqu’il en doutât encore. […] Je ne dirai qu’un mot qui pour moi la résume : il y a des esprits fermés, des têtes où une idée, si elle n’y entre tout d’abord, ne pénètre pas.