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1114. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 41, de la simple récitation et de la déclamation » pp. 406-416

Ainsi que les mots sont les signes arbitraires de nos idées, de même les differens caracteres qui composent l’écriture sont les signes arbitraires des sons dont les mots sont composez. Il est donc necessaire, quand nous lisons des vers, que les caracteres des lettres réveillent d’abord l’idée des sons dont ils se trouvent être les signes arbitraires, et il faut ensuite que les sons des mots, qui ne se trouvent être eux-mêmes que des signes arbitraires, réveillent les idées attachées à ces mots. […] C’est ce qui arrive dans la récitation où le mot que nous entendons réveille immédiatement l’idée qui est liée avec ce mot.

1115. (1927) Approximations. Deuxième série

Nous voyons l’idée qui traverse instantanément l’esprit, qui naît de l’idée précédente et la complique en la transportant sur un autre plan, et que Stendhal ne pourrait pas sacrifier même s’il le voulait. […] C’est ainsi que le caractère de Julien déborde à tout instant non seulement l’idée qu’on s’en fait, mais l’idée que Stendhal lui-même voudrait s’en faire et voudrait qu’on s’en fît. […] Pour ce dernier, les idées étaient un moyen de voir et de montrer la réalité. […] : elles ne s’y coupent point ; nulle part l’interdépendance des idées n’exerce davantage sa pesée, jamais les idées mêmes ne passent l’une dans l’autre. […] Il semblait que l’idée de son propre intérêt lui fût tout à fait étrangère.

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