Pour nos aïeux, le roman était la représentation de leur idéal dans l’amour. […] Oui, si l’on entend par poète celui qui élève l’âme vers la contemplation du beau idéal. […] C’est un maître classique par la beauté idéale qu’il a entrevue ; c’est un des sept à huit grands prosateurs de notre langue. […] Fabre qui, quoi qu’on en ait dit, n’a jamais sacrifié l’idéal au réel, et qui est trop lui-même pour être, comme l’a affirmé Sainte-Beuve, un élève de Balzac, n’a pas non plus sacrifié le réel à l’idéal. […] Fabre s’est, sous ce rapport, élevé à la perfection idéale obtenue par Mme Sand.
On connaît la variété de ses lectures, la fréquence de ses méditations, poursuivies dans la solitude de toute l’obstination d’une volonté qui s’attache à l’Idéal le plus précieux comme le plus difficilement conciliable avec le rang suprême où la Fortune l’éleva. […] … On n’a jamais mieux cité ses auteurs, accumulé tant de références, dévoilé les sources d’un idéal que l’on voudrait faire sien par adaptation. […] Qu’il y ait correspondance entre la vie vécue et l’art créé, c’est alors un rythme magnifique, donnant satisfaction à l’Idéal que nous portons en nous. […] On suit l’accent, comme on voit l’Idéal auquel il se subordonne. Un Idéal qui délibérément repousse tout ce qui est de ce temps.