/ 1766
423. (1874) Premiers lundis. Tome II « X. Marmier. Esquisses poétiques »

Ceci est bien : les jeunes cœurs tendres et ouverts aux sympathies ont dû passer par cette phase mélancolique à leur entrée dans un monde égoïste et oisif ; livrés à des occupations sans rapport avec leur vocation secrète, ils ont dû placer leur idéal dans cette vie opulente et facile dont ils sont les témoins un peu jaloux : ils rêvent un véritable paradis à deux, dans le parc de quelque vieux château, à l’ombre des hautes futaies ou des charmilles.

424. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

C’est au nom de l’art qu’ils ont parlé ; c’est la beauté idéale, c’est la pureté de la forme qu’ils ont invoquées. […] Ni le beau, ni le vrai, ni le bien moral n’étaient plus l’idéal auquel elle aspirait. […] Si l’art est chose divine, n’est-ce pas parce qu’il prête à l’âme des ailes pour s’élever vers l’idéal ? […] L’idéal ou le cœur ont-ils là quelque place ? […] Ce n’est plus l’idéal que le roman cherche à peindre de nos jours ; c’est l’exagéré, le fantastique et le faux.

/ 1766