Ceci est bien : les jeunes cœurs tendres et ouverts aux sympathies ont dû passer par cette phase mélancolique à leur entrée dans un monde égoïste et oisif ; livrés à des occupations sans rapport avec leur vocation secrète, ils ont dû placer leur idéal dans cette vie opulente et facile dont ils sont les témoins un peu jaloux : ils rêvent un véritable paradis à deux, dans le parc de quelque vieux château, à l’ombre des hautes futaies ou des charmilles.
C’est au nom de l’art qu’ils ont parlé ; c’est la beauté idéale, c’est la pureté de la forme qu’ils ont invoquées. […] Ni le beau, ni le vrai, ni le bien moral n’étaient plus l’idéal auquel elle aspirait. […] Si l’art est chose divine, n’est-ce pas parce qu’il prête à l’âme des ailes pour s’élever vers l’idéal ? […] L’idéal ou le cœur ont-ils là quelque place ? […] Ce n’est plus l’idéal que le roman cherche à peindre de nos jours ; c’est l’exagéré, le fantastique et le faux.