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1141. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre sixième. Le roman psychologique et sociologique. »

L’humanité en son ensemble est un chaos, non encore un système stellaire. […] Ainsi donc, « nous nous appuyons sur la physiologie, nous prenons l’homme isolé des mains du physiologiste, pour continuer la solution du problème et résoudre scientifiquement la question de savoir comment se comportent les hommes dès qu’ils sont en société… » — « Je voudrais, dit encore Zola dans une préface récente, coucher l’humanité sur une page blanche, toutes les choses, tous les êtres, une œuvre qui serait l’arche immense. » Quelle est la valeur de toute cette théorie du roman expérimental, physiologique et sociologique ? […] » Selon lui, « tout roman vrai doit empoisonner les lecteurs délicats. » Un de disciple l’école, Guy de Maupassant, a trouvé une formule meilleure et plus vraie en disant : « La vie, voyez-vous, ça n’est jamais ni si bon ni si mauvais que ça. » Mais pour la plupart des réalistes l’humanité semble composée de « brutes », de fous, de coquins.

1142. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

La meilleure poésie, — je dis la meilleure en soi, — sera donc celle qui saura enfermer le plus d’intensité de vie, qui dans un vers contiendra le monde, une poésie où le moi résumera l’humanité totale. […] « Bref, le mot aux contours bien arrêtés, le mot brutal, qui emmagasine ce qu’il y a de stable, de commun et par conséquent d’impersonnel dans les impressions de l’humanité, écrase ou tout au moins recouvre les impressions délicates et fugitives de notre conscience individuelle35. » Sitôt qu’on pénètre à l’intérieur de la réalité vivante, l’expression, quelque creusée qu’elle soit, se brise sous la poussée de l’idée, et sa plus intime finesse se change en marbre qui s’effrite. […] Il se peut qu’un vers l’emporte sur une tragédie et qu’un mot suffise à enfermer le cri de l’humanité.

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