Le peuple ajouta à ces honneurs des gratifications pécuniaires. […] Athènes lui fit élever, aux frais du trésor public, un tombeau dans la place même où il avait succombé, et rendit à sa mémoire les plus grands honneurs. » « Solon ayant ainsi trompé tout à fait l’opinion de Crésus en insistant avec autant de détails sur le bonheur de Tellus, le roi lui demanda quel était, après Tellus, celui qu’il placerait au second rang, espérant l’obtenir au moins pour lui. « Je le donnerais, repartit Solon, à Cléobis et à Biton. […] Mais, puisque le hasard a tout réparé, envoyez votre fils près de l’enfant qui vient de nous être rendu, et revenez à mon souper pour prendre part au sacrifice d’actions de grâces que je veux offrir aux dieux sauveurs. » « Harpagus, ayant entendu ces paroles, se prosterna pour adorer le roi ; et, se félicitant que sa faute non-seulement n’eût pas de suites fâcheuses, mais que, par une faveur de la fortune, elle lui procurât encore l’honneur d’être appelé au souper du roi, il retourna chez lui le plus vite qu’il put. […] Tant que vous régnerez, au contraire, notre roi est notre concitoyen, nous avons part à l’autorité souveraine, et c’est à nous que vos bienfaits et les honneurs sont destinés. […] Les Lacédémoniens, restés dans le doute, se déterminèrent à envoyer consulter l’oracle de Delphes sur le parti auquel il leur convenait de s’arrêter ; et la pythie leur ordonna de prendre les deux enfants pour rois, mais cependant de rendre de plus grands honneurs au plus âgé.

Dans la société, comme dans l’esprit de chacun, il s’est établi à cette époque, à la fois si philosophique et si chrétienne, une sorte d’équilibre entre l’imagination qui grossit le mal et provoque la résistance, et la raison qui reconnaît le bien et fait trouver dans l’obéissance de la douceur et de l’honneur. […] Je voudrais rechercher dans la conduite du duc de Bourgogne l’influence de ce tour d’esprit de Fénelon, et s’il n’y a pas la même justice à mettre au compte du précepteur certains travers de l’élève, qu’à lui faire honneur des victoires remportées par ce jeune prince sur son naturel. […] A qui faut-il faire honneur des regrets que coûta sa perte ? […] Et pourtant, disons-le à l’honneur de Lamotte, le peu qui est allégué, dans cette correspondance, à la décharge de notre versification et en faveur de la rime, c’est Lamotte qui le dit. […] Par la création du personnage de Mentor, il l’instruisait à rapporter tout l’honneur de ses belles actions à la protection divine.