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432. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édelestand du Méril »

J’ai dit ce que je pensais de ses résumés historiques dont le groupement rappelle la vaste manière de Macaulay, de ses jugements, à grands coups de scalpel à fond, sur ces immenses et ruminantes pécores orientales (la Chine et l’Inde) qui n’ont ni rire ni comédie, quoiqu’elles aient des spectacles ; mais je n’ai pas dit comme je le sais la force d’imagination et d’observation équilibrées qui distingue cette encyclopédie de facultés qu’on appelle Édelestand du Méril, car peut-être ne me croirait-on pas. […] Telle la circonscription historique de ce second volume, armé, vers la fin, d’un appendice redoutable sur les acteurs italiotes, le droit des auteurs, les masques, etc., et dans lequel toutes les questions archéologiques incombant au théâtre sont agitées, et même aussi résolues qu’elles puissent être, car Édelestand du Méril, qui a pesé toute cette poussière de renseignements brisés qui nous vient de l’antiquité, n’a point la petite coquetterie du savant qui croit avoir fait une fière découverte pour en avoir ramassé quelques grains de plus… Savant ! […] Qu’importe, en effet, à Sainte-Beuve, qu’on lui dise, avec des velours dans la voix, qu’il n’est, en critique, qu’un « physiologiste », indifférent à la cause première et à la substance, etc. ; qu’on lui dise que « les personnages de ses galeries sont des portraits sur des fonds d’or plus que des réalités historiques » ?

433. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « IX. Mémoires de Saint-Simon » pp. 213-237

Chaque volume qu’on a publié séparément (et nous sommes au treizième) est un rideau relevé qui permet de mieux apercevoir, dans sa fourmillante perspective, l’immense multitude historique rangée par l’étiquette sur les gradins de l’hémicycle si magnifiquement ordonnancé qu’on appelle le xviie  siècle. […] même bêtes, qui se sont fixées sur cette belle tête voilée historique, mais dont le voile de veuve, pieusement gardé, laissera toujours apercevoir la beauté, le caractère et le courage ! […] IV C’est surtout de la discussion historique qui est à faire contre Saint-Simon, car il n’est pas de livre plus dangereux que le sien au point de vue de la stricte vérité de l’histoire.

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